chapitre 4 de coeur simple
HAL JFS 47 2012c
Sablayrolles Jean-François (Paris 13 SPC et LDI UMR 7187)
« Extraction automatique et types de néologismes : une nécessaire clarification »,
Actes du colloque Néologie sémantique et corpus, une rencontre de méthodes, Université de
Tübingen, 29-30 avril 2010, organisée par Christophe Gérard et Johanes Kabatek, Les Cahiers de lexicologie n° 100, juillet 2012, p. 37-53
halshs-00721991, version 1 - 27 Sep 2012
Résumé
L’extraction automatique des néologismes sémantiques est plus difficile et délicate que celle des néologismes formels. C’est du moins la doxa, qui n’est qu’en partie vraie. Les faits sont plus complexes, en particulier du fait de la définition trop rapide et trop simple selon laquelle « un ‘nouveau’ signifié pour un signifiant déjà attesté » relève automatiquement et exclusivement de la néologie sémantique. Il convient en effet d’abord de s’assurer que les lexies extraites comme néologismes sémantiques sont bien des néologismes, et donc d’exclure les évolutions de sens dues à la « discontinuité de la transmission du langage »
(Meillet 1905-1906) ainsi que les catachrèses, emplois dits figurés et lexicalisés depuis longtemps. Il convient ensuite de s’assurer que les vrais néologismes repérés sont bien des néologismes sémantiques et non des néologismes créés par d’autres matrices. Sont ainsi à exclure les cas d’homonymie formelle, les néologismes purement syntaxiques, la lexicalisation de syntagmes, les détournements d’expressions figées… Les néologismes sémantiques réels relèvent soit d’innovations syntactico-sémantiques (conversion, changement dans la combinatoire), soit d’emplois figurés (divers types de métaphores, métonymies ou d’autres figures, avec ou sans antonomase). Les distorsions dans la sélection d’arguments par des prédicats, les changements de statut (passage de prédicat à actualisateur…) sont autant de voies qui, dans