Chapitre préliminaire
L'économie des pays africains déjà fragile n'est pas à l'abri des impacts de la guerre. C'est un véritable désastre qui s'installe du fait des dépenses de la guerre (A) et du retard de la croissance (B).
A- Les dépenses de guerre
Pour soutenir la guerre, les pays africains y consacrent des sommes faramineuses. Elles sont essentiellement destinées à acquérir des armes et entretenir la machine de guerre.
Une estimation laisse penser que pendant la période de guerre civile, l'Ethiopie a consacré environ 30 milliards de franc belge par an à la guerre ! Cette somme était supérieure à ce que les Etats-Unis ont accordé durant l'année 1987 pour le développement, l'aide alimentaire et l'urgence pour toute l'Afrique subsaharienne31( *).
Les conflits font détourner à leur profit les principales ressources des pays éprouvés. Selon un rapport de l'International Institut for Strategic Studies (IISS), l'Erythrée (4 millions d'habitants) consacre 44% de son PIB (Produit intérieur brut) à l'armée soit 310 millions de dollars sur 700 millions. C'est le taux le plus élevé de la planète32( *). Mieux, au plus fort de la guerre que ce pays a livré à l'Ethiopie en mai 1998, 320 000 soldats éthiopiens et 270 000 érythréens étaient massés de part et d'autre de la frontière terrestre entre les deux Etats. Le coût de cette opération est estimé à plus de 1 million de dollar par jour33( *).
Pour mobiliser ces ressources considérables, les pays en guerre entretiennent souvent des activités illicites. Ainsi, « Au Libéria, par exemple, le contrôle de l'exploitation de diamants, de bois et d'autres matières premières était l'un des objectifs majeurs des factions en présence, ce qui leur donnait les moyens de financer leurs actions et de poursuivre la guerre34( *) ».
Dans cette logique, c'est la croissance économique qui se voit retarder par la conjugaison des facteurs susmentionnés.
B- Le retard de la croissance économique
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