Les deux premiers quatrains et le premier tercet nous présentent différentes phases de la vie du poète : sa jeunesse, son présent et un futurincertain. Baudelaire utilise une longue métaphore filée, développée tout au long du poème et permettant la progression d’une strophe à l’autre.
Tout d’abord, il compare, dans la première strophe, sa jeunesse malheureuse qui est tout de même caractérisée par des moments de joie à un été tourmenté. Comme nous l’indique, les deux premiers vers fondés sur une opposition métaphorique: « Ma jeunesse nefut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ; »Notamment, nous pouvons remarquer, que ces deux vers sont liés aux deux vers qui suivent, le poète en conclut par un bilan navrant (résultat d’une jeunesse orageuse). Il utilise en effet le passé composé qui montre que sa jeunesse tourmentée symbolisée par les désastres du temps a eu un impact sur le présent. L’expression «un tel ravage » renvoie à l’impuissance du poète à écrire des poèmes si bien qu’il ne reste que peu « de fruits vermeils » autrement dit ,de poèmes dans « son jardin » c’est-à-dire son âme de poète. Par conséquent, le poète nous donne ici une image très négative du temps qui a détruit toute sa production (poèmes)
Ensuite, arrive « l’automne des idées » qui est déjà annoncé par la premièrestrophe (été), le poète nous décrit ici son présent et évoque son manque d’inspiration du au « ravage » de son passé (« et voilà que ») et ces efforts pour retrouver l’illumination et le talent. En effet, le poète est comparé à un jardinier qui doit se racler le cerveau et chercher désespérément à faire fructifier ses talents. Comme nous le montre les vers 6 et 7, le jardin est en piètre état (« terresinondées ») à cause du « ravage « du temps et le poète doit utiliser pour cela « pelle » et « râteau » afin de retrouver l’inspiration. D’ailleurs, ces catastrophes du temps augurent la mort, comme le suggère la comparaison du vers 8 (« comme des tombeaux ») : la vie et l'inspiration du poète sont saccagées par le temps.
Enfin, Baudelaire nous présente, dans le premier tercet, desperspectives d’avenir (lueur d’espoir) symbolisés par une nouvelle saison, le printemps, il espère donc une Renaissance. Il se demande si « les fleurs nouvelles »c'est-à-dire ces nouveaux poèmes trouveront « le mystique aliment qui ferait toute leur vigueur »On peut remarquer l’utilisation du conditionnel, il pose là une hypothèse qui ne sera peut-être jamais validée. De plus, nous pouvons noter en passantl’oxymore « mystique aliment » mystique connote quelque chose d’irréel, de divin et par conséquent il pourrait s’agir d’un antidote inaccessible afin de retrouver et de croire en l’Idéal (inspiration).
En conclusion, le poème est consacré à l’évocation du souvenir : il relève du registre lyrique et élégiaque (le poète est atteint de spleen car le temps ravage son esprit et l’empêche de trouver...