Charles baudelaire - remords posthume
Charles Baudelaire (1821 – 1867) est un des plus grands poètes français du 19e siècle. Dans Les Fleurs du Mal - son œuvre majeure et une des œuvres les plus importantes de la poésie moderne - le thème de la femme est omniprésent. « Remords posthume », un poème tiré de ce recueil, s’adresse à Jeanne Duval. Ce poème, pour moi, est un bel exemple du fait que l’amour et la haine, ou ici même la mort, sont parfois fortement liés.
Baudelaire et Jeanne avaient une liaison tumultueuse. Ce n’était pas de secret que Jeanne évoquait chez lui des sentiments d’amour, ainsi que des sentiments de haine, comme en témoigne, entre autres, leur correspondance. En 1847, quelque temps après la nième rupture avec Jeanne, Baudelaire a écrit ce sonnet en alexandrins où les rimes féminines embrassent les rimes masculines. Tout cela nous indique, même avant de lire le poème, qu’il s’agit ici d’un sujet sérieux avec l’amour entre une femme et un homme comme thème principal.
Le ton du poème démontre une claire évolution dans cette histoire. Le premier quatrain est caractérisé par une allitération des consonnes douces (monument, marbre, manoir) tandis que Baudelaire a établi le deuxième quatrain sur la présence de consonnes dures (pierre, opprimant, poitrine, peureuse). De cette manière, il a changé le rythme des vers abruptement de calme en plus dynamique et saccadé. Néanmoins, Baudelaire a pris son temps pour amener le lecteur à la fin : le poème n’existe que de deux phrases, dont il a poussé la première presque à son maximum, en la faisant couvrir treize vers d’un poème qui en a quatorze. Cette phrase tendue nous mène vers une fin inévitable, ici la mort. Baudelaire a même réussi à présenter ce dernier vers encore plus brutal et choquants en interrompant son évocation par un tiret : « - Et le ver rongera ta peau comme un remords. ».
Le champ sémantique, indique la même évolution. Baudelaire s’est au début surtout servi d’euphémismes, de