Charles baudelaire, les fleurs du mal : alchimie poétique
Si « Le Reniement de saint Pierre » ne fait finalement pas partie des poèmes exclus du recueil, la justice ordonne que six textes soient finalement retirés : « Lesbos », « Femmes damnées », « Les Bijoux », « Le Léthé », « À celle qui est trop gaie », et « Les Métamorphoses du vampire ». Si l'outrage à la religion n'est finalement pas retenu contre le poète, c'est bien souvent l'évocation de l'homosexualité qui heurte les représentants de la société du Second Empire. L'épreuve est douloureuse pour Baudelaire qui avait méticuleusement organisé son recueil. Elle le pousse à composer de nouveaux poèmes qui seront ajoutés à une nouvelle publication en 1861. Dans une lettre, il revient sur cette réception pour le moins houleuse et écrit : « Ce maudit livre (dont je suis très fier) est donc bien obscur, bien inintelligible ! Je porterai longtemps la peine d'avoir osé peindre le mal avec quelque talent. …afficher plus de contenu…
C'est ainsi qu'il dresse un portrait parfois peu flatteur de ce « siècle vaurien », qui lui apporte plus de déceptions que de motifs de réjouissance, comme il l'écrit dans « L'Idéal ». Dans « Le Cygne », il constate également, impuissant : « Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d'un mortel) ». Même lorsque le recueil offre quelques contrepoints plus lumineux, le mal s'invite rapidement dans le poème pour créer différents contrastes, comme le prouve « Réversibilité