Chateaubriand, mémoires d'ooutre-tombe, livre iii
INTRODUCTION
Ce texte est un passage du troisième livre des Mémoires d’Outre-Tombe, autobiographie posthume de Chateaubriand, publiée immédiatement après sa mort, dès 1848. Chateaubriand a commencé à les rédiger dès 1809 puis il a interrompu son travail à plusieurs reprises. En 1817, après trois ans d’interruption, une circonstance particulière l’amène à le reprendre : il entend dans le parc de Montboissier le chant d’une grive qui lui rappelle son adolescence ; c’est le sujet de notre texte, il intervient après que Chateaubriand a rappelé les derniers évènements historiques (chute de l’Empire, Restauration → Louis XVIII etc.) en les mettant en lien avec sa vie et les périodes d’écriture des différents livres de ses mémoires en cours. Ce passage reflète bien l’état d’esprit de la génération du premier Romantisme. En effet, pour les précurseurs du Romantisme comme Chateaubriand, le début du siècle se présente comme un paysage de ruines, celles qu’ont laissées les guerres napoléoniennes mais surtout l’effondrement d’un ordre ancien qui laisse place à un avenir incertain (cette dimension historique est au centre du passage qui précède immédiatement notre texte et on en trouve une allusion directe dans notre passage). Entre deux époques, une sensibilité se cherche qui trouve son identité dans la nostalgie, le repli sur soi par l’exaltation de l’individu et l’affirmation irréductible du moi. Ces différents traits, ainsi qu’une réflexion sur le temps, sont présents dans ce passage, empreint de lyrisme. Ces différents éléments expliquent la floraison des écrits à la première personne : journaux intimes, confessions, mémoires, genre auquel appartient notre texte qui s’inscrit dans cet arrière-fond historique et psychologique.
LECTURE
On peut distinguer trois mouvements dans ce passage :
• Le 1er paragraphe : début pittoresque, anecdotique, plein de poésie et de lyrisme qui