Chien de fusil- Alexie Morin

833 mots 4 pages
Quelque part entre la révolte et la renonciation

« Je suis l'homme de la nature avant d'être celui de la société.»

Marquis de Sade
La Nouvelle Justine « Suivre le cours de la rivière.
Sortir de la ville et se réjouir...»

Alexie Morin
Chien de fusil

Une couleur qui oblige le regard. Un titre irréductible. Une calligraphie franche. Une couverture qui hurle. Chien de fusil. À l'aube de la trentaine, appuyée par la maison d'édition Le Quartanier, Alexie Morin publie son premier recueil de poésie. La première page retournée et le lecteur reçoit une bouffée d'air cinglante au visage. Sans détour, l'auteur nous accueille avec une citation révélatrice : « si j'allais [...] dans les bois, [...] je vivrais de baies et de vachottes, alors que eux, ici, leur pain, ils ne le quitteront pas et, donc, ils sont liés au diable. »1 Le fossé creusé entre le « je » et le « eux » évoque déjà une dissociation criante. Aussitôt dit, aussitôt fait. La page suivante et immédiatement nous y sommes. La forêt se déploie et la section « Bois sauvé » s'ébranche puis révèle une ambiance énigmatique. Trois pages plus tard, il est désormais manifeste que l'auteur éprouve une profonde séparation avec une unité encore mal définie : « par les éclaircies nous pouvons voir jusqu'en bas, chercher l'ennemi et nous fondre dans la forêt, [...] tirer dessus avec nos carabines [...] et fuir par la rivière. »2 Serait-ce la société, la ville ou encore un groupe en particulier ? Le mystère plane, mais la fuite semble nécessaire, vitale.

Presque l'entièreté du recueil dévoile une odeur de terre sauvage, la nature plaque ses ramifications sur chaque page. C'est par le biais de deux cœurs disloqués, deux êtres brisés qu'un retour à la nature s'amorce. En effet, tantôt la narration se fait par une voix féminine, tantôt Vincent prend la parole. Le « nous » incarne l'unification : « je n'aurais qu'à disparaître pour que tu disparaisses.»3 La nature de la relation reste pourtant

en relation

  • Alex Rider T1
    46697 mots | 187 pages
  • Racine
    363 mots | 2 pages
  • Traduction de sénèque
    648 mots | 3 pages
  • Commentaire du texte de robespierre sur le véto royal
    864 mots | 4 pages
  • Un buen partido
    556 mots | 3 pages
  • Le parcours de l'auteur marc weidemann
    571 mots | 3 pages
  • Alexys Deshawn
    498 mots | 2 pages
  • De ca je me console
    2154 mots | 9 pages
  • Manifest du flq
    411 mots | 2 pages
  • TPE La société des années 80
    3127 mots | 13 pages
  • Entrainement pour bac
    2437 mots | 10 pages
  • Milly
    6339 mots | 26 pages
  • Compte rendu
    3912 mots | 16 pages
  • Question de corpus de 4 textes
    601 mots | 3 pages
  • vie politique
    2044 mots | 9 pages