Chine Allemagne : les nouveaux mercantilistes
1] La Chine
Depuis la fin des années 1970, la Chine a mis la modernisation de son économie au premier rang des priorités. Elle a mobilisé ses immenses ressources de main-d'œuvre et a ouvertement tiré partie de la mondialisation en devenant l'usine du monde. L'ouverture sur l'extérieur a été un instrument puissant au service de la politique de modernisation économique. La Chine a dès le début pris des dispositions pour attirer les capitaux étrangers et promouvoir les industries exportatrices. Le niveau de vie des chinois s'est considérablement amélioré, même si les revenus restent faibles comparés aux pays occidentaux. La Chine est devenue une grande puissance par le poids, avant d'être riche. La stratégie de la Chine est proche des thèses mercantilistes au regard de plusieurs items, matérialisés ici grâce à plusieurs sous parties.
1.1 - Les exportations et excédents commerciaux
La Chine a adopté une protection de son marché intérieur tout en développant ses exportations. L'ouverture du marché intérieur s'est faite de manière contrôlée : jusqu'au milieu des années 1990, le régime des importations comporte des tarifs douaniers qui restent élevés, des quotas, des licences d'importation, des droits exclusifs donnés à certaines sociétés d'importer certains produits. A partir de 1995, la Chine a rapidement abaissé ses tarifs douaniers, et les engagements pris lors de son entrée dans l'OMC prolongent ce mouvement. Les droits de douanes sont perçus seulement sur les produits importés pour le marché intérieur, qui reste ainsi protégé. Tout pays s'inspirant des thèses mercantilistes dispose d'un excédent commercial, ce qui est bien le cas de la Chine, car depuis le début des années 1990, la Chine a une balance des opérations courantes régulièrement excédentaire: l'excédent de ses échanges de marchandises couvre ses échanges de services, le paiement d'intérêt et bien