Choix d'une structeure de financemet
Choisir son financement
« Naviguer entre Charybde et Scylla ». En guise de conclusion de cette partie consacrée au choix d’une source de financement, nous souhaitions aborder les aspects pratiques. Confronté à cette question, l’équipe de direction d’une entreprise fera certes appel à ses souvenirs de théorie financière, mais d’autres considérations viendront également à l’esprit (choix des concurrents, notation financière, opportunités de financement sur le marché…). Rappelons d’abord à notre lecteur cette évidence trop souvent oubliée : en matière de création de valeur, le choix d’un investissement est infiniment plus important que le choix d’une structure de financement. Les marchés financiers étant liquides, les situations de déséquilibre ne durent pas à cause des arbitrages qui ne manquent pas de se produire. Dès lors, il est très difficile de créer de la valeur en émettant des titres à un prix supérieur à leur valeur. En revanche, les marchés industriels sont beaucoup plus « visqueux » en raison de protections réglementaires, technologiques… qui rendent les arbitrages (construction d’une nouvelle usine, lancement d’un produit concurrent…) beaucoup plus lents et difficiles à mettre en œuvre que sur un marché financier où un simple appel téléphonique ou un ordre sur Internet suffisent. Autrement dit, une entreprise qui a fait des investissements au moins aussi rentables que l’exigent ses pourvoyeurs de fonds n’aura jamais de problèmes insurmontables de financement. Si besoin est, elle pourra toujours restructurer son passif et trouver de nouveaux bailleurs de fonds. À l’inverse, une entreprise dont l’actif économique n’est pas assez rentable aura tôt ou tard des problèmes de financement même si elle a pu initialement bénéficier de conditions de financement très favorables. La vitesse de dégradation de sa situation financière dépendra simplement de l’importance de son endettement. Un bon financement ne rattrapera jamais un mauvais investissement.