Chômage : qui va trinquer ?
Dès la fin de l'année passée, la France a connu une hausse du chômage d'une rapidité sans précédent. Et cela bien que la population d'âge actif ait diminué pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, sous l'effet du départ à la retraite des générations nombreuses du baby-boom. Le mouvement devrait s'aggraver en ce premier semestre 2009, avec 150 000 chômeurs supplémentaires selon l'Insee, alors que la population âgée de 15 à 59 ans va diminuer à nouveau de 61 000 personnes.
La remontée du chômage s'est essentiellement traduite, jusqu'à présent, par une violente contraction des emplois en contrat à durée déterminée (CDD) et des missions d'intérim. Avec, pour conséquence, une hausse spectaculaire du chômage des jeunes, principaux concernés par ces emplois précaires. Mais après avoir réduit la voilure de ce côté et, dans l'industrie, usé massivement des possibilités de chômage technique à l'occasion des fêtes de fin d'année, il y a tout lieu de craindre que les entreprises commencent à « taper dans le dur », en supprimant des emplois en contrat à durée indéterminée (CDI). D'autant que les défaillances de sociétés sont elles aussi en hausse rapide.
L'industrie, et au premier chef l'industrie automobile, devrait rester en première ligne avec 81 000 emplois perdus au premier semestre 2009, soit deux fois plus qu'au deuxième semestre 2008. Mais ce qui fait surtout la gravité de la situation, c'est le retournement qui s'amorce dans le bâtiment, qui résistait encore bien jusqu'à la fin 2008, et la situation dans les services. Même si on met de côté l'intérim, les