“Cinna ou la clémence d’Auguste”
(1640)

Tragi-comédie en cinq actes et en vers

Émilie, élevée et protégée par Auguste, n'a pourtant pas pardonné à l'empereur d'avoir, alors qu’il n’était qu’Octave, proscrit et fait mourir son père. Devenu l’empereur Auguste, il la comble de ses bienfaits, ainsi que le jeune Cinna, fils d’une fille de Pompée. Elle veut se venger et Cinna, qui l'aime, sera l'instrument de sa vengeance. La conspiration est organisée et prête ; imminente est l'action où il devra se montrer digne de la jeune fille. Avec Maxime, deuxième chef de la conspiration, Cinna est appelé par Auguste qui, hésitant au milieu des mille soucis du pouvoir absolu, leur demande s'il doit conserver ce pouvoir ou bien rendre leur liberté aux Romains. Cinna lui conseille de garder l'empire, Maxime de l'abandonner. Les insistances du premier persuadent Auguste, qui lui promet Émilie en épouse et offre à Maxime le gouvernement de la Sicile. Mais Cinna révèle à son camarade qu'il désire qu'Auguste garde le pouvoir, pour avoir le prétexte de le lui enlever lui-même, en le tuant et en méritant ainsi la main d'Émilie. Maxime, qui est lui aussi amoureux de la jeune fille, apprend ainsi que Cinna l'aime et en est aimé. Refusant dans un premier temps de dénoncer Cinna à l'empereur, comme le lui conseille l'esclave affranchi Euphorbe, il laisse entrevoir qu'il ne pourra résister longtemps à cette tentation. Quant à Cinna, il est en proie à une douloureuse perplexité : tuera-t-il l'homme qui voulait donner la liberté aux Romains? Mais, persuadé par l'insistance passionnée d'Émilie, il décide finalement d'assassiner l'empereur et de se donner la mort tout de suite après. Euphorbe dévoile le complot à Auguste, en y ajoutant la fausse nouvelle que Maxime vient de se noyer, en proie au remords. L'empereur, plein d'amertume et las, hésite entre la punition et le pardon ; Livie, sa femme, le pousse au pardon mais il rejette son avis. Il fait alors demander Cinna : Émilie décide, si