Les cinq frères chinois II était une fois cinq frères chinois qui se ressemblaient comme cinq gouttes d'eau. Ils habitaient avec leur mère dans une maisonnette non loin de la plage. L'Aîné des frères chinois pouvait avaler la mer. Le Second des frères chinois avait un cou en fer. Le Troisième des frères chinois avait des jambes qui s'allongeaient... qui s'allongeaient... Le Quatrième des frères chinois ne pouvait pas être brûlé. Et le Cinquième des frères chinois pouvait retenir son souffle... indéfiniment. Tous les matins l'Aîné des frères chinois partait à la pêche. Quel que soit le temps, il rapportait toujours au village quantité de beaux et rares poissons qu'il vendait à bon compte au marché. Un jour, comme il revenait du marché, il rencontra un petit garçon qui lui demanda de l'emmener pêcher avec lui. — C'est impossible, dit l'Aîné des frères chinois. Mais le petit garçon le supplia tant et si bien qu'il finit par consentir. — À une condition, dit-il, c'est que tu m'obéiras en tout et sur-le-champ. — Oui, oui, le petit garçon le promit. Le lendemain matin de bonne heure, l'Aîné des frères chinois et le petit garçon s'en allèrent à la plage. — N'oublie pas de m'obéir en tout et sur-le-champ, dit l'Aîné des frères chinois. Reviens dès que je te ferai signe de revenir. — Oui, oui, le petit garçon le promit.
Alors l'Aîné des frères chinois avala la mer. Les poissons se trouvèrent à sec, et la mer découvrit ses trésors. Le petit garçon était ravi. Il courait de-ci de-là, sur le fond de la mer, remplissant ses poches de coquillages bizarres, d'algues fantastiques et de galets étranges. Tout en retenant la mer dans sa bouche, l'Aîné des frères chinois fit sa récolte de poissons près du bord. Bientôt, il se sentit fatigué. C'est très difficile de retenir la mer ! Alors, il fit signe au petit garçon de revenir bien vite, mais le petit garçon fit comme si de rien n'était. L'Aîné des frères chinois agita les bras