2- En tant que mère

Dans les films d'Almodovar, le rôle de la mère est souvent important. Notamment dans Volver où le titre du film est significatif car c'est la mère Irène , jouait pas Carmen Maura, qui revient. La mère des deux femmes, Irène, est à la fois fantôme et réelle, elle revient dans la vie de Sole au moment où elle en a le plus besoin. Irène est un personnage particulièrement sobre mais assez juste dans l'ensemble. Son rôle est de réunir sa famille autour d'un secret qu'elle assume et révèle au grand jour. Les femmes d’Almodovar sont de « vraies » femmes, bien ancrées dans leur réalité. Bien sûr, Irène intervient comme mère : elle veut retrouver l’amour de sa fille. Mais elle intervient aussi en épouse bafouée, qui s’est vengée de son mari volage et des souffrances qu’il lui infligeait en le faisant périr avec sa maîtresse dans un incendie criminel. On pourrait dire qu’en tant que femme et épouse, Irène s’est remarquablement défendue même si c’est de manière peu excusable. Mais en tant que mère, elle n’est pas à la hauteur de sa tâche malgré sa figure emblématique.
Contrairement à celle qui domine le film de sa présence sa fille, Raimonda, jouait pas Penelope Cruz, est aussi une mère. Mais il y a Raimonda la femme qui affronte la réalité d’un meurtre et qui tente de sauver sa fille, Paula, d'un inceste. Mais cette mère combattante a tout de même une grande fragilité causée par une mère qu’elle a perdue, mais aussi d’un père qui n’était pas qu’un père : un homme à femmes, qui a vu une femme dans sa fille et qui a commis l’irréparable, le viol dont sa mère n'a pas su la protégé. Almodovar montre l'importante place de la mère dans ses films et la délicate relation mère-fille.

La dernière réplique de Raimunda s’adressant à sa mère :
Maman j’ai besoin de toi !
Je ne sais pas comment j’ai fait pour vivre tant d’années sans toi ?
Et la mère de répondre,
Ne me dis pas cela Raimunda, je vais me mettre à pleurer
Et les fantômes ne