CIRCONSTANCES DE COMPOSITION
Symphonie du nouveau monde
(Antonin Dvořák 1841 – 1904 )
CIRCONSTANCES DE COMPOSITION
On sait que Dvorak fut appelé à la direction du Conservatoire National de New York où il resta près de deux ans et demi (octobre 1892 - fin du mois d'avril 1895). A ce séjour nous devons la composition de son ultime symphonie, dont la première audition, le 16 décembre 1893 à Carnegie Hall, par la Société Philharmonique de New York sous la conduite d'Anton Seidl, fut un triomphe.
A cette époque, Dvorak, dont l'instinct profond le portait à s'intéresser d'emblée à l'art populaire, se passionna pour les chants et les danses des Noirs d'Amérique. " Mais il devait ressentir encore autrement la réalité transocéanique. Il vit de vastes cités, des ports bourdonnants, toutes sortes de races d'hommes, une nature prodigieuse et aussi les misérables survivants du peuple indien réduits au colportage ou à la mendicité. Tout cela en lui s'amalgama, puissante inspiration doublée d'un motif non moins fort, sinon même encore plus impérieux: le mal de sa patrie lointaine, nostalgie fervente, irrépressible. Bilan de tout cela: la Symphonie en mi mineur, dont Dvorak dit lui-même que c'est de la musique tchèque où parle le pays natal; il ajoute toutefois qu'elle n'aurait pas vu le jour si lui n'avait pas vu l'Amérique."
L'INSPIRATION
"Cette symphonie, qui me plaît beaucoup, écrivait Dvorak, se distingue de mes compositions antérieures. Celui qui a un peu de flair devra y reconnaître l'influence de l'Amérique." Mais ce serait une erreur de croire que Dvorak s'est contenté de paraphraser des thèmes du folklore américain; il s'en est d'ailleurs expliqué à différentes reprises. "Je vous envoie une analyse de Kretzchmar, confiait-il à un ami: mais ne croyez pas à ce non-sens lorsqu'il affirme que j'ai usé de mélodies originales ; je me suis laissé inspirer tout simplement par l'esprit de ces mélodies populaires ... Et ailleurs : "C'est une absurdité de dire que