Circulaire 60as
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Patrick Canto
Le CAT au risque du travail
Depuis la loi d’Orientation de 1975 qui a fait de l’insertion des personnes handicapées une obligation nationale, les Centres d’aide par le travail (CAT) ont permis l’accueil des personnes handicapées pour qui l’insertion à été pensée par le travail. L’entreprise de travail adapté qu’est le CAT est aussi une institution médico-sociale, favorisant l’insertion de la personne handicapée ; mais le CAT doit en permanence trouver son équilibre entre ses deux missions souvent antagoniques. Le CAT doit garantir, par son activité économique, son insertion dans son environnement, mais il doit tenir compte des besoins de la personne, proposer des actions visant à développer la personnalité, l’autonomie, la socialisation de la personne handicapée. Ceci nécessite en permanence que j’interroge ma pratique éducative, et que j’adapte mes actions aux réels besoins des personnes. Cela me demande d’être à l’écoute de leur demande, d’élaborer des réponses spécifiques, personnalisées et de valoriser sans cesse toutes les potentialités dont elles disposent.
C
ela fait dix ans que j’exerce une fonction éducative dans un Centre d’aide par le travail (CAT). Etre moniteur d’atelier responsable d’activités professionnelles en CAT et, être à la fois titulaire d’un diplôme d’état d’éducateur spécialisé (DEES. Canto, 1996) peut paraître contradictoire, voire paradoxal, mais après tout, c’est mon originalité. J’aimerais, à travers cet écrit, partager, le temps de quelques pages, mon expérience professionnelle étroitement liée à la notion travail. A cette valeur importante, fondamentale, on peut adjoindre, surtout lorsqu’elle est signe de reconnaissance, celle de l’accompagnement des personnes handicapées. L’insertion professionnelle des personnes handicapées peut paraître un problème difficile à résoudre, encore aujourd’hui, dans une société toujours aussi sélective, tant sur le plan économique et social que