Claire
Introduction
Le sonnet que nous nous proposons d’étudier est tiré des Fleurs du Mal, de Baudelaire écrit en 1857. Le poète vit sa vie marquée par ses trois femmes rencontrées dans des contextes différents, Marie D’Aubrun, Mme de Sabatier, Jeanne Duval. Il avait la réputation d’être un dandy. Dans cette poésie, intitulée, « à une passante », le poète nous évoque la rencontre avec une femme qui du fait de sa grande beauté a attiré son attention. Dans un premier temps, nous étudierons le sonnet et ses mouvements puis, dans une dernière partie, nous dégagerons l’allégorie de cette poésie et sa fonction.
I – Le sonnet, ses mouvements
Nous avons donc deux moments essentiels marqués par les deux temps de la rencontre. Le premier hémistiche du vers 9 attire l’attention. La ponctuation met en relief la rupture par les points de suspension. Le thème de la rencontre est associé à l’idée d’un éblouissement, elle se situe au niveau des quatrains. L’apparition de la rencontre peut se qualifier d’éblouissante, la femme est qualifiée par la métonymie, « la majesté », terme mélioratif qui la grandit. Le passé simple semble faire de cette apparition un moment très éphémère, « passa ».
Après la rencontre, la disparition, symbolisée par le nom « nuit » qui a une connotation négative. Elle coïncide avec la disparition de l’espoir, le regard est perdu. Le champ lexical n’est plus le même ainsi que le suggère le vocabulaire de la fuite, « fuis », « bien loin d’ici ». La passante semble avoir disparu, elle n’est plus n’est présente ni visible dans le cadre spatio-temporel, elle est devenue, une « fugitive » apparition, déjà lointaine. L’idéal de l’amour à atteindre s’est évanoui avec la disparition de la belle, il semble laisser place au spleen, l’adverbe « jamais » rend irréversible ce fait.
II – Les personnages
1 – le locuteur
Il est nommé de façon récurrente par les pronoms personnels à la première personne du singulier, « moi », «