Clonage argumentation
Texte 1 et 2. Extrait de la revue Notre Temps, nov. 1999, p.104
1.
Michelle Plachot. Biologiste chargée à l’INSERM, responsable du laboratoire de fécondation in vitro à Sevres (Hauts-de-Seine).
« Je suis en faveur du clonage thérapeutique. Il s’agit là de mettre en culture certaines cellules embryonnaires humaines. Elles vont se différencier et donner les cellules (nerveuses, osseuses, etc.) qui composent l’organisme humain. Ces tissus peuvent ensuite servir à des greffes ou régénérer les organes de personnes malades.
Ces perspectives sont porteuses d’espoir, c’est pourquoi je pense qu’il faut autoriser thérapeutiques. Mais elles soulèvent la question éthique de créer un embryon humain à la seule fin de constituer un réservoir de cellules, puis de les détruire. Elles doivent donc donner lieu à un débat de société.
Je suis en revanche farouchement opposée au clonage humain reproductif. Un enfant doit être le résultat du hasard d’n brassage génétique, pas la copie programmée et génétiquement conforme d’un individu.
Je pense hélas que dans certains pays, tels les Etats-Unis, le clonage reproductif sera bientôt réalisé. »
2.
Axel Kahn. Généticien directeur de recherche à l’INSERM, membre du comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé.
« Durant la prochaine décennie, quelques enfants naîtront par le procédé du clonage humain. […]
Les partisans de cette forme de reproduction asexuée estiment qu’elle permet de repousser les limites de l’infertilité et qu’elle peut atténuer la détresse des parents ayant perdu un enfant. Mais la liberté des parents par rapport à ce que doit être leur enfant n’a-t-elle pas des limites ?
Une de nos forces vient du fait que nous sommes seuls et uniques. De quel droit va-t-on accepter que les hommes, d’un seul coup, aient le privilège inouï de décider que d’autres vont naître, qui leur ressembleront, et dont ils auront décidé