clovis chef de bande
« Il y a toujours de l’ancien dans le nouveau ; et toujours du nouveau en germe dans l’ancien » selon les terme de Tocqueville. De ce fait il est aisé de comprendre l’évolution constante de la notion d’ « Etat » qui est un héritage de l’ancien droit qui s’est perpétré même après la Révolution française. Ainsi, le concept de chef d’Etat à lui aussi évolué au grès des sociétés. Selon Cicéron, grand homme politique et orateur du 1er siècle avant Jésus-Christ, l’Etat est une entité abstraite qui se différencie de la personne des dirigeants. Tandis que dans la tradition germanique le chef d’Etat dispose du pouvoir public ainsi que des biens publics ; les différents rois ont agit en parfaits propriétaires des biens publics. C’est en 476 que le chef d’une tribu germanique dépose le dernier empereur d’Occident, Romus Augustulus, et renvoi à l’empereur d’Orient les assignes du pouvoir impérial. Cette date marque traditionnellement la fin de l’empire romain d’occident. Plus tard, en 481, lorsque Clovis est nommé premier roi franc, il se place comme le fondateur de la dynastie mérovingienne. La rupture n’a pas été brutale, l’installation des germains s’est fait pacifiquement. Prit d’un syncrétisme imposé entre la doctrine germanique et la doctrine romano-chrétienne, l’incertitude sur le véritable caractère du pouvoir exercé par Clovis apparaît.
Alors, la royauté mérovingienne représentée par Clovis se conforme-t-elle à la tradition germanique ou la tradition ramano chrétienne ?
En s’imposant comme un véritable chef d’Etat, Clovis s’atèle à légitimer son pouvoir (I) ; Cependant, l’exercice effectif de son pouvoir traduit le caractère de chef de bande que Clovis adopte en se tenant à une synthèse maladroite de ces deux traditions (II).
I – Clovis, un chef d’Etat en apparence incontesté
En tant que chef d’Etat, Clovis dispose d’une légitimité royale incontestable (A). De plus, en justifiant son pouvoir par le biais de la religion,