Colmar au xixème siècle
« Colmar est l’une des plus vilaines villes de France, mal bâtie, mal percée, mal pavée, sans aucune place ni édifice… » Voici comment Jean-Marie Roland, dit de la Platière (1734-1793) voyait Colmar en 1769. C’est un économiste qui porte un intérêt particulier sur les manufacture et également un homme politique d’influence, qui deviendra ministre de l’intérieur en mars 1792.Au début du XIXè siècle, Colmar est encore enserrée dans ses murailles, et sa représentation reste grosso modo fidèle à celle de Sébastien Münster (1488-1552) en 1544 dans sa Cosmographia Universalis. C’est une ville maraîchère et viticole, qui se transforma progressivement en ville où le secteur industriel et commercial devinrent prééminent. Cette évolution, marquée au XIXe siècle, transforma le visage de la ville. Un siècle à peine, mais un siècle charnière ! Colmar n’aura jamais été aussi française que sous Napoléon ; elle l’est à nouveau et avec une passion intacte, en 1918. Entre temps, à l’image de toute une province, elle aura changé de nationalité, de pays mais jamais de statut : Colmar est restée une capitale administrative aussi bien en France qu’en Allemagne.
Nous allons alors nous demander comment la ville de Colmar a évoluée au fil du XIXè siècle. Comment a-t-elle vécue sa situation de ville frontière ;a-t-elle gardé une certaine influence ?Son visage a-t-il été marqué par les évolutions industrielles et sociales ? Comment a-t-elle vécu sous le drapeau allemand ?
Ce seront les trois axes de notre analyse.
I- Impériale, Royale et Républicaine : le « bonheur » français (1800-1870)
A- Capitale administrative et judiciaire du Haut-Rhin La Révolution Française représente un tournant majeur pour Colmar ; elle en fit le chef-lieu du département. Colmar rayonne désormais sur le Haut-Rhin et accueille les différentes instances départementales. Les premiers effets de la grande réorganisation napoléonienne suivent de près l’avènement du Consulat. En