Comme ma colline.
Elle voulait lui répondre mais elle a renoncé à la dernière seconde car elle savait que pour qu’elle « soit grande comme sa colline » il lui manquait de déchiffrer cet appel intérieur qui logeait en elle, cette voix rauque qui répandait son échos la poursuivant là où elle pensait pouvoir s’égarer, à chaque fois qu’elle voulait se libérer de toutes les évidences et de tout les maux de la vie.
Elle voulait lui répondre mais elle a préféré retarder cette phrase qui à l’infinitif ou même conjuguée, devait avoir un sens, un message et une identité.
Et parce que sans lui, sans sa présence dans son monde, elle n’est qu’une ombre dans les jardins de l’oubli, elle a juré de se travestir en sa « colline préférée », de prendre soin à travers ses hauteurs des plus tendres de ses secrets.
Et parce que loin de lui, loin de sa voix et de ses écrits, elle n’est qu’une larme solitaire, glacée, rebelle sur une joue inconnue.
Etre sa colline et jurer de sauver toutes les branches de ces arbres enracinés à son pied ! Ces arbres qui, pour chaque passant, racontaient une histoire, reprenaient un vieux refrain et qu’à la tombée de la nuit, lorsque tout âme s’engouffre dans son silence, ces arbres jurent de ne rien dévoiler