Pour François Dubet, sociologue français, il existe « une sorte de loi sociologique selon laquelle presque toutes les différences deviennent des inégalités », cependant, une différence ne devient une inégalité que si elle concerne un accès différencié à des ressources socialement valorisées. Les inégalités sociales sont donc les différences d’accès qu’ont les individus à des ressources sociales ou politiques, comme l’éducation, la santé, l’accès au pouvoir mais encore à des ressources symboliques telles que les titres scolaires ou bien les pratiques langagières. Nous nous demanderons si ces inégalités sociales s’expliquent seulement par des inégalités culturelles. Nous étudierons dans un premier temps ces inégalités culturelles puis nous essaierons de montrer que les inégalités sociales proviennent aussi de différents autres facteurs.

Les inégalités sociales s’expliquent en partie par les inégalités culturelles. Celles-ci se caractérisent par différentes formes. Dans ces inégalités culturelles il existe les inégalités liées à l’origine et à l’appartenance ethnique et raciale. Par exemple le taux de chômage des immigrés (hors Union Européenne) est deux fois plus élevé que le taux de chômage moyen soit 20.2% pour les immigrés et 9.2% pour l’ensemble de la population, ce qui illustre clairement des inégalités sociales. Les inégalités culturelles s’expliquent aussi par la place qu’occupent les individus dans les professions et catégories socioprofessionnelles. Effectivement, les enfants issus de milieux populaires et les enfants issus des milieux supérieurs n’ont pas eu les mêmes socialisations primaires et n’ont donc pas les mêmes habitudes de vie. L’exemple des différentes connections à internet illustre bien cette idée (document 3). En fonction des professions et catégories socioprofessionnelles les connections diffèrent. En 2003, 61 % des cadres utilisaient internet à domicile contre 21% des ouvriers, c’est donc trois fois moins, un écart considérable.