Comment le libertinage est il inscrit par laclos dans le débat des lumières?
I/ Les conditions du libertinage
A) Le libertin, créateur de lui-même
Au XVIIème siècle, le libertin s'affranchit de la pensée de Dieu par le rationalisme scientifique ; au XVIIIème siècle, il se libère de la morale, en particulier sur le plan sexuel. L'Encyclopédie propose cette définition du libertinage : « Habitude de céder à l'instinct qui nous pousse au plaisir des sens. » Le libertinage du corps est contraire au libertinage de l'esprit, auquel se livrent les protagonistes de Laclos : « [...] pour un libertinage d'esprit qu'on aurait tort de vous disputer » (CXLI). Le libertin se forme lui-même et revendique de n'être une créature ni de Dieu ni de la société. Cette prise de pouvoir de la créature contre le créateur aboutit à un renversement des valeurs.
B) Le libertin, éducateur et prosélyte
Il se forme avec rigueur et détermination. Le terme de « travail » est aussi bien utilisé pour soi – « Je me suis travaillée », avoue la Marquise – que pour autrui – Valmont évoque « le travail qu['il] veu[t] faire sur elle » (CXXXIII). C'est dans ce prosélytisme latent que réside le danger des liaisons. Le coupe de libertins partage la formation de Cécile, Valmont l'initiant sur le plan physique, la Marquise lui donnant des leçons de maintien ou d'écriture. L'éducation de Danceny procède à l'inverse, la Marquise se consacrant au corps, Valmont au code. C'est, au sens propre, une entreprise de perdition.
2/ Les codes du libertinage
A) Le triomphe de la volonté
Le libertinage ne peut se comprendre que dans une société régie par des codes stricts, puisqu'il s'inscrit en réaction contre un monde qui prétend le soumettre. Avec