Commentaire §287 du gai savoir, nietzsche
§287 du Gai savoir, Nietzsche
Joie de l’aveuglement est le titre donné à cette réflexion, mais doit-il être pris ironiquement ou non ? Le Voyageur parle à son ombre et lui dit qu’il aime savoir où il est mais non où il va aller et qu’il ne veut pas anticiper sur le futur parce que cela le ferait périr. Il semble donc que ne pas savoir ce que promet l’avenir est une joie alors que la précipitation amène à la mort.
D’autre part, il est à noter que Le voyageur et son ombre fait partie de l’oeuvre de Nietzsche intitulée : Humain, trop humain (dans la deuxième partie). Il s’agit d’un recueil de courtes réflexions introduites par un bref dialogue entre un homme et son ombre; le livre s’achève de la même manière.
Le Gai savoir est le livre le moins sombre que Nietzsche ait écrit. Même s’il reste des traces de sa souffrance, le philosophe semble surmonter provisoirement sa maladie. Nietzsche dit dans Ecce homo, que le Gai savoir est une introduction à Ainsi parlait Zarathoustra, de même que Par-delà bien et mal est, toujours selon lui, son commentaire. Les quatre livres du Gai savoir sont publiés pour la première fois en
1882. La seconde édition qui paraît en 1887 est augmentée d’une préface, d’un cinquième livre rédigé après Ainsi parlait Zarathoustra, ainsi que d'un appendice poétique, Les Chansons du Prince Hors-la-Loi.
Le but visé par Nietzsche dans cet ouvrage est d’interroger la vérité, de reconnaître la vie seule comme véritable valeur, l'indépendance comme la vertu suprême du philosophe, et de rechercher une réconciliation entre l'art et de la science.
Joie de l’aveuglement : la joie d’ignorer l’avenir ? L’ignorance de l’avenir peut-elle être source de joie ?