Commentaire "Avis des assemblées des communes du Périgord"
Ce texte est extrait de l'Histoire des croquants : étude des soulèvements populaires au XVIIe siècle dans le Sud-Ouest de la France, le 3e livre de l'historien français Yves-Marie Bercé. C'est une déclaration officielle des assemblées de communes du Périgord destinée au Roi, au clergé local et aux insurgés en général. Elle est rédigée fin Avril 1637 (ou début Mai selon les sources) dans le contexte de la guerre de trente ans c'est-à-dire 1 an après le début des révoltes des Croquants de Saintonge, d'Angoumois et de Poitou, qui ont éclaté suite au mécontentement des paysans quant au poids des impôts et à leur répartition. Ces dernières ne sont pas réellement achevées lors du soulèvement des périgourdins, le roi n'ayant fait que peu de concessions aux paysans qui continuent de refuser de payer les impôts. Ce texte marque les débuts de la révolte des Croquants dans le Périgord, puisqu'il est écrit peu de temps après la capture par les insurgés du maire de Périgueux, événement considéré comme le déclenchement de cette dernière. Il est la retranscription de l'assemblée des Terriennes.
Les 8 premières lignes du texte servent d'introduction à la déclaration. Les communes y exposent quelques unes des causes de la révolte et s'y détachent de toute volonté de lèse-majesté. Dans le corps du texte, des lignes 9 à 34, elles établissent les modalités de la révolte et son organisation. Les 5 dernières lignes déterminent le rôle des membres du clergé local et identifient La Motte La Forest comme le chef de la révolte.
Cette volonté de l'assemblée des communes d'exposer les modalités de la révolte nous pousse à nous demander en quoi l'organisation de celle-ci reflète les revendications des révoltés.
Pour y répondre, nous verrons dans un premier temps l'exemplarité que les assemblées veulent donner à leur révolte puis nous nous attarderons sur la manière dont ils la justifient.
I – Une armée