Commentaire britanicus acte 2 scene 2
Texte célèbre dans toutes les anthologie, sur la rencontre amoureuse. Mais ici, cette rencontre n'est pas un hasard : c'est avant tout une prise d'otage pour des raisons politiques, car Néron veut neutraliser politiquement Britannicus.
Situation de la scène : début de l'acte II. La tirade de Néron dans cette scène n'est pas un progrès dans l'action qui n'avait pas avancé dans l'acte I. Ce dernier prend des mesures politiques terroristes pour écarter Br, qui n'a rien fait de mal.
On apprend au début de la scène le double jeu de Narcisse.
Ensuite, Néron dit à Narcisse que « c'en est fait »v382, il est amoureux : Narcisse s'étonne que Néron parle d'amour. Néron dit cela tragiquement.
Narcisse lui demande très simplement « vous l'aimez ? »v385 ; on comprend qu'il est étonné.
Narcisse entre à chaque fois dans le jeu de Néron : il se conforme et s'adapte à ses désirs.
La tirade de Néron est située entre les questions de Narcisse, elle est prise dans les alexandrins : elle commence aux 2/3 de l'un et fini à la moitié de l'autre.
I/- La fonction rétrospective/narrative de la tirade
Du v386 à 399 : récit de Néron.
On note un retour en arrière marqué par le passé composé. La description n'a presque pas de verbe : le seul est « brillaient »v386. Donc l'instant est pris dans toute sa durée. Le temps est complètement arrêté lorsque Néron décrit les vêtements de Junie.
Puis au v390, présent de vérité générale : Néron est en train de revivre la scène, il arrête le temps.
Il veut impliquer Narcisse dans la scène « Que veux-tu ? ». Il y a là une double énonciation : Racine veut aussi faire rentrer le spectateur dans le tableau.
V391 à393 : enjambement : plusieurs sujets différents sont rassemblés en un seul verbe ; « relevaient » v394 est donc mis en valeur, ainsi que « yeux » v394 aussi.
Néron raconte ce qu'il a vu : il ne s'est rien passé, c'est juste le récit d'une vision, dans laquelle les yeux et le regard sont privilégiés. Champ lexical du