Ce texte est un extrait du roman épique Lancelot, ou le Chevalier de la charrette, écrit par Chrétien de Troyes reconnu comme le premier et le plus grand romancier du Moyen Âge. L’épopée raconte l’histoire du chevalier Lancelot qui doit délivrer la reine Guenièvre est retenue prisonnière dans une forteresse que défendent des enchantements. Intrigue typique du roman épique : un chevalier, sa dame, un monde qui les sépare. Le chevalier doit alors gagner la sympathie et la confiance du lecteur. Il commence faible, pour finir fort, les épreuves l’ayant forgé tout au long du récit – récit généralement bâti selon le schéma classique : situation initiale, élément déclencheur, péripéties, élément résolveur, et situation finale. L’extrait que nous allons étudier est le passage du Pont de l'Epée qui, est une des plus célèbres épreuves que doit surmonter Lancelot pour délivrer Guenièvre, extrait de la version en prose. Baudemagu et Méléagant, et non pas la reine, qui assistent à la traversée du pont par Lancelot. Alors que les compagnons de Lancelot lui font miroiter tous les dangers de l'eau au-dessus de laquelle il va passer. C'est la perspective concrète d'atteindre la tour où la reine Guenièvre, sa bien-aimée, est emprisonnée qui donne à Lancelot la force d'avancer, malgré les dangers qui le guettent tout au long de l’épopée. Dans un premier temps, nous étudierons ce qui est une épreuve pour un chevalier, puis nous dégagerons les caractéristiques du héros médiéval tel qu’il apparaît. A présent, dégageons les caractéristiques du héros médiéval tel qu’il apparaît. D’abord, nous montrerons que Lancelot est présenté comme un être, en quelque sorte, surhumain, mais qui, cependant, conserve une certaine part d’humanité. Lancelot peut être considéré comme un être surhumain, d’une part pour le courage dont il fait preuve, identifiable à celui d’un dieu : « je veux risquer l’aventure », «mieux vaut mourir que retourner », « je ne les crains pas plus que cette terre dure ».