Commentaire comparé
Lafontaine nous présente la figure de l’oppresseur sous les traits d’un loup. Il faut y voir ici la peur atavique envers l’animal reprise mainte fois dans la littérature. Cette crainte n’est pas sans nous rappeler celle des « Grands », la noblesse qui, sous louis XIV, détenait tous les pouvoirs. Cette substitution nous est confirmée par les termes « sire » ou bien « Sa Majesté ». Chez Romain Roland, l’oppression se matérialise par deux enfants riches détenant un pouvoir sur le troisième de par leur classe sociale supérieure.
La cruauté dont font preuve les deux enfants est flagrante chez Romain Roland avec le champ lexical de la violence prédominant : « acharnée » , « tourmenter » , « haïssaient » , « cruelle », « persécuté » … Cependant, la cruauté du loup envers l’agneau pourrait se justifier par la présence d’un instinct de survie. Mais l’humanisation des animaux ainsi que des interventions subjectives du narrateur telles que « l’animal cruel » ou « plein de rage » nous confortent dans le fait qu’il n’en est rien. Ici seuls la cruauté et l’abus de pouvoir rentrent en jeu. Dans les deux textes, l’oppresseur fait preuve de lâcheté. Ainsi les deux enfants profitant de leur supériorité numérique,