Commentaire composé - la mort des amants
« La mort des amants », dans Les Fleurs du Mal, par Baudelaire
Le XIXe siècle est incontestablement un siècle de mutations. La poésie et ses soldats vivent de profonds bouleversements, Hugo, Gautier ou encore Baudelaire, proposent des visions profondément différentes de thèmes et de valeurs jusqu'alors considérées comme définies et indiscutables. Ces auteurs s'éloignent des notions obsolètes de l'amour heureux, paisible, de la mort terrifiante ou de la beauté conforme. L'œuvre de Baudelaire se situe à la charnière du classicisme et de la poésie moderne, c'est pourquoi il incarne de manière intéressante ce renouveau littéraire comme quotidien du XIXe siècle. Dans son célèbre recueil de poésie Les Fleurs du Mal, Baudelaire associe et oppose incessamment le haut et l'élévation au bas et à la chute. Cette dynamique qui rythme le livre et structure les poèmes est très bien synthétisée par Baudelaire lui-même lorsqu'il affirme « La loi des contrastes [qui] gouverne l'ordre physique et l'ordre moral ». Avec La mort des amants (premier poème de la section La mort, poème narrant l'union de deux amants dans et par la mort) on ressent intensément ces contrastes entre haut et bas, symbolisé par l'Amour et la Mort, deux pôles qui sont déjà présents dans le titre. De plus, ce poème traite également de l'ordre physique et de l'ordre moral évoqué par Baudelaire. L'ordre physique, est symbolisé ici par l'univers charnel tant de l'amour que de la mort et l'ordre moral est incarné par la spiritualité de l'amour et celle de la mort. La mort des amants est donc un poème fréquemment considéré comme un mythe baudelairien car il caractérise superbement l'œuvre de Baudelaire.
De ce fait, la lecture du texte nous interroge de manière précise: en quoi « la Mort des Amants » prend-t-elle la forme d'une sublimation de l'amour et d'une renaissance éternelle ? Ainsi, on étudiera le poème selon deux axes : l'union des amants sublimée par le caractère indissociable du