Commentaire composé Phèdre-I,3
THEATRE : TEXTE ET REPRESENTATION TEXTE 1 Racine PHEDRE - Acte I, scène 3
Introduction : Racine, dramaturge du XVIIème siècle, s’inspire essentiellement de l’Antiquité grecque pour écrire ses tragédies. Comme tout classique, défenseur de la Raison, ce poète dramatique, à l’opposé de Corneille, choisit de montrer avec pessimisme les ravages de la passion sur les protagonistes souvent féminins. Dans Phèdre, créée en 1677, l’épouse du héros Thésée, tombe amoureuse du premier fils de celui-ci : Hippolyte. Cette passion, considérée comme incestueuse, va provoquer le malheur de Phèdre et de son entourage. Nous étudions une tirade extraite de la scène 3 de l’acte I. Phèdre, dans cet aveu qui est le premier, raconte à sa nourrice Oenone, sa rencontre avec Hippolyte et la passion au double sens du terme qui en a résulté. [LECTURE] Quel est le rôle de cet extrait ? En quoi cet extrait de tragédie illustre-t-il la vision racinienne de l’amour ? Après avoir prouvé la valeur dramatique de ce passage, nous démontrerons que la formule « terreur et pitié » s’applique parfaitement au texte, et qu’au sein de celui-ci, la peinture de l’amour reflète à la fois le classicisme et le jansénisme. I- La valeur dramatique de ce premier aveu La tragédie racinienne commence toujours à un moment critique. C’est ici le cas. Phèdre n’est plus qu’ « une femme mourante et qui cherche à mourir ». 1. A. L’aveu longtemps retenu
Oenone, effrayée de voir sa maîtresse rongée par un mal secret*, la conjure de parler. Phèdre qui souffre depuis des années ! –se laisse ici peu à peu entraîner à l’aveu. C’est le premier de la pièce. Deux autres suivront : à la scène 5 de l’acte II à Hippolyte ; et à la scène 7 de l’acte V à Thésée. Ce premier aveu va permettre à Oenone de jouer par la suite un rôle actif dans les décisions de la reine.
(* cf. v.45 de la pièce ici I « Phèdre, atteinte d’un mal qu’elle