Commentaire composé sur l' amant de marguerite duras
Analyse :
Récemment décédée, Marguerite Duras a marqué, et sans doute durablement en France la sphère du roman. Considérée comme faisant partie de ce qu’on a indûment appelé « le nouveau roman », elle a écrit un œuvre novatrice, qui ne se situe par dans une recherche aussi radicale que celle de M. Butor, Georges Perce ou Alain Robbe-Grillet, et à laquelle on a pu reprocher une forme de « misérabilisme ». Une écriture laconique, parfois elliptique, qui utilise des procédés qui rappellent ceux du cinéma et qui décrit la surface des choses pour mieux en exprimer la profondeur, et parfois aussi la dimension cachée.
Auteur de L’amant, lauréat du prix Goncourt 1984 est une œuvre d’inspiration autobiographique en même temps qu’une sorte d’hymne à l’amour charnel. Entre une famille à la dérive et un homme, un chinois, avec lequel elle entretient un rapport délibérément ambigu, elle décrit aussi une sorte de no man’s land de l’amour.
Le passage étudié se situe dans les quelques premières pages du roman. L’auteur entreprend de renouveler deux topos de la littérature : celui du roman autobiographique, et surtout celui de l’histoire sentimentale. Nous verrons dans un premier moment par quels procédés l’auteur met en place le pacte de lecture propre à l’autobiographie, puis l’exploitation spécifique des éléments liés à l’espace et enfin nous verrons comment surgit le personnage dans cet ensemble narratif et descriptif, ce « je » qui n’est plus la romancière, qui l’a peut-être été. Problématiques :
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L’ambiguïté du personnage remet-elle en cause le pacte autobiographique ? I. La dimension autobiographique
D’emblée le récit s’inscrit dans une dimension autobiographique. Nous savons que ce que veut la narratrice, « c’est écrire » et nous comprenons donc qu’elle est jeune, et qu’il s’agit de son projet, de sa vocation. Mais nous savons aussi qu’elle est jeune et encore soumise à la tutelle parentale qui