« Spleen »
Ce poème est tiré du recueil poétique « Les Fleurs du mal » du Baudelaire, publié en 1857. Ce poème, composé de 5 quatrains en alexandrin, exprime le mal de vivre et l'ennui ; donc c’est une angoisse. Le poème décrit le combat du poète et de l’homme contre l’angoisse, il est présenté sous forme d’allégorie car l’ennui et l’angoisse sont les protagonistes du poème.
Nous allons étudier tout d’abord l’expression de l’angoisse et son état progressif, puis la crise de cette angoisse et après la victoire de l’ennui.
I) L’expression de l’angoisse et son état progressif
La première lecture laisse percevoir l’omniprésence de l’angoisse qui se manifeste par la présence considérable des comparaisons, des allégories ou des personnifications.
Premier quatrain : Dès le début du premier vers, la progression de l’ennui est montrée avec l’anaphore « quand » qui s’utilise 4 fois dans les trois premiers quatrains. Dans le premier quatrain l’ennui s’exprime comme un sentiment de pesanteur et d’étouffement dont les traits sont les adjectifs « bas et lourd » (v.1), fortifiés par une comparaison avec le « couvercle » (v.1). Dans le deuxième vers, à travers les mots « gémissant » et « proie », nous constatons que l’homme est la victime de l’ennui. L’idée de l’enfermement se révèle à partir du troisième vers par le mot « horizon » qui fait une image de l’enfermement en comparaison avec le ciel vertical.
L’obscurité des mots « noir » et « nuits » (v.4), est le produit de tristesse ; c’est pourquoi il n’arrive pas à voir le monde et celui-ci devient noir pour lui.
Deuxième quatrain : Dans le deuxième quatrain on passe du ciel à la terre comparée à un « cachot humide » (v.5), ce qui montre une fois de plus l’idée de l’emprisonnement. On voit ici la comparaison entre « l’Espérance » et « chauve-souris » (v.6), en une forme concrète que le poète donne au mot abstrait « Espérance » par l’utilisation de majuscule ; par cette allégorie, il personnifie l’Espérance qui va de loin