Commentaire critique sur nietzsche
Résumé
À la neuvième section de son ouvrage Par-delà Bien et Mal, Friedrich Nietzsche s’interroge sur l’origine du Bien et du Mal. Il mène donc une réflexion sur la provenance des valeurs morales et idéales qui dictent la conduite des individus. D’où proviennent les premières notions de bon et de mauvais et que signifient-elles? Nietzsche trouve le fondement de sa réponse dans l’une des fonctions organiques du vivant, c’est-à-dire la volonté de puissance qui découle elle-même de la volonté de vie. En effet, tout corps vivant est essentiellement poussé par le désir de croître et de s’emparer de ce qui l’entoure. Pour conquérir ce qui est plus faible, il doit parfois faire preuve de dureté, de puissance et d’oppression. C’est pourquoi la société aristocratique renforce la différence irréductible entre les êtres. Ainsi, il existe un fil conducteur entre l’ordre hiérarchisé des groupes sociaux et la morale.
C’est donc «au sein d’une espèce dominante qui prenait conscience avec délectation de sa différence par rapport à celle des dominés» qu’il se crée des différenciations de valeur morale, que Nietzsche appelle la morale des forts et la morale des faibles. De ce fait, les premières évaluations morales sont l’expression d’un rang. Ce sont donc les hommes nobles qui créent en premier lieu les valeurs morales. Ainsi, ce qui est jugé «bon» fait appel à ce qui est puissant, à tout ce qui est rigoureux et dur. «Une telle espèce d’homme est justement fière de ne pas être faite pour la pitié.» La morale de maîtres méprise alors tous ceux qui ne correspondent pas à ces états élevés et orgueilleux. En d’autres mots, «l’opposition de "bon" et "mauvais" possède un sens équivalent à "noble" et "méprisable"». Quant à la morale des faibles, ce sont «la pitié, la main obligeante et charitable, […], l’ardeur du travail, l’humilité […] qui sont portés aux honneurs» puisqu’ils sont «les seuls moyens de supporter l’oppression de l’existence.»