La poésie du XXIème siècle se caractérise par un style dynamique et agité qui cherche à s’échapper des courants, tout en renouvelant le lyrisme et en expérimentant. Ainsi, elle tente de se confronter à la réalité du quotidien. En effet, de nombreux auteurs se sont inspirés des faits marquant l’actualité, tels qu’Ariane Dreyfus dans Iris, c’est votre bleu qui reprend le génocide du Rwanda et l’Afghanistan, ou encore Claude Ber avec La mort n’est jamais comme… inspiré de la violence de l’humanité. C’est dans ce cadre que Dominique Fourcade écrit ses trois livres publiés en 2005, sans lasso et sans flash, éponges modèle 2003 et en laisse, ce dernier inspiré par une célèbre photographie de presse où une soldate américaine tient en laisse un prisonnier d’Abou Ghraïb. L’extrait que nous étudierons correspond au début du poème, et nous présente la réaction de Fourcade face à la violence de notre temps. Nous cherchons donc à voir de quelle façon ce poème transmet une critique de la violence. Nous verrons dans un premier temps en quoi ce poème est contemporain pour poursuivre avec un message critique.

Tout d’abord, nous verrons dans quelle mesure ce poème correspond à une poésie du XXIème siècle. L’extrait présenté est formé d’une construction très originale qui rompt avec les normes de la poésie classique. En effet, ce poème a une structure particulière : elle est en prose dans les deux premiers paragraphes et en vers dans les trois strophes suivantes. Ensuite, nous observons qu’il n’y a pas de rimes ni un mètre régulier, il n’y a pas non plus le même nombre de vers dans les strophes, par exemple la strophe 3 est un tercet alors que la quatrième est un septain. Ceci donne un effet d’irrégularité, qui s’oppose à la musicalité qui caractérise la poésie traditionnelle. De plus, cette poésie n’a pas de phrases achevées, c’est-à-dire pas de majuscules ni de points, comme le témoigne le vers 17 : « humanité, qui es-tu pour me manquer à ce point »,