Commentaire De Fran Ais
« Il reste toujours quelque chose », La Lucarne ovale, Pierre Reverdy, 1916
La poésie s'inspire souvent de thèmes de la vie quotidienne à fort potentiel symbolique. Les fenêtres font partie de ces sources d'inspiration. Reverdy, proche des artistes surréalistes et notamment des peintres cubistes, évoque ce rapprochement dans son poème « Il reste toujours quelque chose » écrit en 1916. Il évoque également dans son recueil La Lucarne ovale, la séparation d'un couple dont la fenêtre ouverte est témoin. Quelle valeur symbolique peut prendre cette séparation ? Nous allons donc développer dans ce commentaire en quoi ce poème est le cadre lugubre personnifié d’une séparation amoureuse. Tout d’abord, on peut apercevoir un décor extérieur et intérieur – « lugubre » décrit en début (v. 1-6) et fin (v. 11-24) de poème, qui s'anime, reflet du « drame » feutré qui s'y est joué. Dès le début, le poète souligne l'harmonie entre l'intérieur et l'extérieur. On peut relever plusieurs rôles importants dans ce poème, comme la « fenêtre » (mise en relief en fin de vers) qui apparaît comme la frontière entre l'intérieur et l'extérieur, à travers la mention des « rideaux ». Aussi, un rôle presque symbolique de la mention de l'hiver, du soir, du vent, images de désolation et de mort : une mélancolie hivernale et vespérale : « le vent lugubre », « les soirs d'hiver », « le soir tarde à descendre ». L'harmonie, le lien, la fusion entre intérieur et extérieur sont rendus par l'enjambement « la maison s'endort/Vide au milieu du vent ». La maison éprouve des sentiments, dont le poète mentionne les manifestations : « (la maison vide) pleure » (en évidence en début de strophe) ; « (les cheminées) pleurent ». Ses éléments prennent vie : « (Ses cheminées) hurlent » : la cheminée est censée apporter le réconfort, la chaleur