Commentaire de pot-bouille de zola
III/ Un monde destructeur
Ce qui est révélé dans ce texte est un mode destructeur. Tout d’abord, ce monde évoqué est un monde sale, car le narrateur fait constamment référence aux déchets, alimentaires et organiques, tels que « épluchures et eaux grasses », « fonds de casseroles, vidures de terrine », « viande gâtée et légumes aigres » ( l.35 et 60), aux assonances en voyelles ouvertes qui renforcent cette notion d’étalage. Par contamination, tout l’univers domestique devient ordurier, ne serait-ce que par les choix des plaisanteries aux lignes 14 et 15 puis à la ligne 42, sombrant dans une sorte de confusion et de généralisation pour culminer dans une « débâcle d’égout » et une « bouche de puisard ». Ces maîtres semblent alors eux-aussi, à leur tour, contaminés. Le sentiment entre Octave et Berthe se trouve alors dénaturé, puisque les bonnes s’en prennent à leur « pureté », « ce qu’il y avait encore de bon et de délicat », à une pureté à laquelle ils croyaient peut-être hypocritement. La confrontation avec les bonnes est ressentie comme une véritable torture, comme un supplice, l’atteste l’évocation de la souffrance des deux amants dans le texte. Les personnages sont atteints dans leurs sentiments et dans leur chair. On peut relever ainsi la progression : « torturée d’une angoisse indicible », « se décomposer », « écorches au sang(…)mis à nu », « torture ». De plus, ils sont des témoins prisonniers « n’osant même plus sortir »(l.2), « il ne pouvait se montrer, imposer silence »(l.29), « sans protestation possible »(l.79), les tournures négatives ou les adverbes privatifs venant renforcer cette impuissance. Ainsi, la « mise à nu », la révélation de leur relations et de leurs motivations respectives aboutit à la séparation des amants, à leur volonté de ne plus entendre et de ne plus souffrir. Se trouver en présence l’un de l’autre est une torture, ne plus se voir sera ressenti comme un