Commentaire de spleen
Introduction
Dernier poème de la section Spleen et Idéal des Fleurs du Mal, Spleen LXXVIII de Baudelaire, reprend, dérive et amplifie ce désespoir du vivre. Entre attente et angoisse, quelle vision du Spleen nous livre le poème et en quoi sont-ils liés ? La montée de l’angoisse, le moment de la crise constitueraient des éléments d’étude susceptibles de nous répondre.
Plan détaillé du commentaire
I) La montée de l’angoisse
Les trois premiers quatrains forment une unité de sens : il s’agit pour le poète d’annoncer le Spleen et de décrire sa progression.
A) Le constat Présence obsédante
De tous côté, le Spleen est là. Il se remarque dans le « ciel » dont la qualification « bas et lourd » (v. 1) adopte le profil de celui écrasé par l’angoisse. Il se profile à « l’horizon » (v 3), comme une menace lointaine qui s’avance. Il se réfère au « jour » comme à la « nuit » (v 4), à un ennui, une angoisse qui étreint les journées, que la lumière aurait pu chasser, et les nuits, qui pourraient apporter un repos. Mais les deux sont gagnées par le Spleen : « un jour noir plus triste que les nuits », où les adjectifs renvoient au champ lexical de la peine, le deuxième appuyé par un comparatif de supériorité. Renforcé par les deux adjectifs de chaque côté du comparatif, le Spleen semble gagner les deux parties du cycle. La « terre », enfin, se modifie sous l’action du Spleen (v 5) qui joue sur plusieurs niveaux. Cette « terre » peut en effet s’entendre comme le globe terrestre, le champ lexical du cercle se trouvant présent, mais le terme peut également renvoyer à ce qui constitue notre humanité. Lorsque le poète énonce : « la terre est changée en un cachot humide » (v 5), il joue sur plusieurs niveaux : le champ lexical de la pluie, la transformation, « est changée », qui cohabite avec la personnification passive, le champ lexical de la prison, liant pluie et