Commentaire de texte de b.russell, problèmes de philosophie pp.84-85
Explication de texte B.RUSSEL, Problèmes de philosophie pp.84-84
Texte
-------------------------------------------------
-------------------------------------------------
« Si on nous demande pourquoi nous croyons que le soleil se lèvera demain, il est clair que nous répondrons tout naturellement « parce qu’il s’est levé jusqu’ici chaque jour ». Nous croyons fermement qu’il se lèvera à l’avenir, parce qu’il s’est ainsi levé dans le passé. Mis au défi d’expliquer pourquoi nous croyons qu’il continuera à se lever comme auparavant, nous invoqueront peut-être les lois du mouvement : la terre, répondrons-nous, est un corps en rotation libre, et un mouvement de ce genre ne cesse qu’en cas d’interférence d’une force extérieure au système ; or une telle interférence avec la terre est exclue entre aujourd’hui et demain. On peut bien sûr se demander si nous sommes vraiment certains qu’aucune interférence n’aura lieu, mais ce n’est pas le point intéressant. Ce qu’on peut mettre en doute, c’est l’idée que les lois du mouvement s’appliqueront encore demain. […]
-------------------------------------------------
Or la seule raison de croire en la permanence des lois du mouvement réside dans le fait que les phénomènes leur ont obéi jusqu’à présent, pour autant que notre connaissance du passé nous permette d’en juger. […] Mais la vraie question est celle-ci : est-ce qu’un nombre quelconque de cas passés conformes à cette loi constitue une preuve que la loi s’appliquera à l’avenir ? Si la réponse est non, notre attente que le soleil se lèvera demain, que le pain au prochain repas ne nous empoisonnera pas, se révèle sans fondement : et de même pour toutes les attentes à peine conscientes qui règlent notre vie quotidienne. Il faut remarquer que ces prévisions sont seulement probables ; ce n’est donc pas une preuve qu’elles doivent être confirmées, que nous avons à rechercher, mais seulement une raison de penser qu’il est vraisemblable qu’elles soient confirmées.