Commentaire de texte : lettre de tommaso campanella à g. galilée, 1632
Commentaire de texte : Lettre de Tommaso CAMPANELLA à G. GALILée, 1632
En mars 1616, l’Inquisition sanctionne Copernic pour sa théorie sur l’héliocentrisme. Dix-sept ans plus tard, en 1633, un autre astronome est réduit au silence par l’Église. Le document proposé est ainsi une lettre écrite par Tommaso Campanella à l’attention de Galilée, en 1632. Elle s’inscrit dans les prémices du procès de Galilée. Galileo Galilei (1564-1642) est un mathématicien qui s’est intéressé principalement à l’astronomie. Ses théories recoupent celle de l’héliocentrisme ce qui lui a valu de se heurter aux critiques de l’Église catholique romaine ainsi qu’aux défenseurs du système du géocentrisme, alors radicalement opposé à l’héliocentrisme. L’auteur de la lettre écrite à Rome le 21 aout 1632 est Tommaso Campanella (1568-1639), un philosophe naturaliste et moine dominicain italien qui entre dans l’ordre dominicain à Naples en 1583 et connaît bien vite des difficultés avec l’Inquisition. Il est un fervent admirateur de Galilée. En effet depuis toujours, Campanella cherche à promouvoir une sorte de remise à jour de la philosophie catholique, c’est à dire un mariage entre théologie, philosophie platonicienne et science contemporaine. Il est conscient que la science à la manière d’Aristote a fait son temps, et qu’il faut partir vers d’autres horizons scientifiques. Depuis 1608, il est en correspondance avec Galilée. Lorsque, en 1616, les enquêtes de l’Inquisition commencent contre Galilée, le Cardinal Caetani, membre de la commission, se tourne vers Campanella pour connaître son opinion. En réponse, ce dernier explique la nouvelle philosophie de Galilée qui, selon lui, non seulement ne contrarie pas l’Ecriture, mais répond même mieux au besoin d’une philosophie naturelle authentiquement chrétienne. On peut ainsi se demander comment la révolution scientifique, menée en partie par Galilée, a t-elle voulu être maitrisée et réduite par l’Inquisition romaine