L’épitaphe de Voltaire porte ces mots : « Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, il réclama les droits de l’homme contre la servitude de la féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l’esprit humain, et lui appris à être libre ». François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), était un écrivain et un philosophe des Lumières. Parmi ses œuvres, l’Ingénu est un comte philosophique paru en 1767. Il raconte les aventures d’un Huron, « l’Ingénu » - surnommé ainsi du fait de sa naïveté - qui, arrivé en France, se trouve confronté aux mœurs occidentaux qui lui sont inconnus. L’extrait que nous allons étudier se situe approximativement au milieu de l’histoire (chapitre IX), après que Le Huron a repoussé les Anglais venus attaquer la Basse Bretagne. Il porte sur l’intention de l’Ingénu de demander Mlle de Saint Yves en mariage au Roi comme récompense de sa bravoure. Comment Voltaire critique-t-il avec humour la société du XVIII ème siècle dans cet extrait ? Dans une première partie, nous verrons la naïveté de son personnage, puis dans une seconde partie les procédés comiques qu'il utilise.

1°) Le Huron, personnage naïf
Dès La première question de l’Ingénu « Il demande aux porteurs de chaise à quelle heure on peut voir le roi », Voltaire cherche à faire comprendre au lecteur que la hiérarchie n’a pas de sens et qu’il sera impossible pour le Huron de voir la personne qu’il espère rencontrer.
Les procédés de répétition et d’accumulation d’expressions comme « c’est comme si vous parliez.... », suivie d’une série de titres entraînent le désespoir de L’ingénu et son incompréhension, visible au moyen d’un relevé de champ lexical.
De même, l’opposition entre la connaissance des défaillances du système et le fait que personne ne fasse rien pour qu’il change (soumission des différents échelons de la hiérarchie au système hiérarchique) engendre un sentiment de révolte naïf de la part du Huron. La fréquence des points d’interrogation est