Commentaire des filles du feu, le bal de loisy
Comment Nerval transforme cette scène de retrouvailles en une scène d'adieu à la faveur d'une mise en scène rêvée, floue et confuse dans un premier temps, puis dans un dernier sursaut, sorte "d'énergie du désespoir" le réanime pour la dernière fois tel Orphée voulant sauver son Eurydice ?
Cet extrait apparait comme le "rêve d'un rêve" pour citer Proust. En effet, c'est un moment de pause où le temps semble comme suspendu voir inexistant.Tout est flou, comme si cette scène était regardée à travers un voile. L'heure est "mélancolique et douce" (l.1), "les lumières palissent et tremblent" (l.2): le rythme binaire de la phrase semble ralentir peu à peu le texte. Le lecteur n'a pas de précision sur l'heure exacte, nous devinons être à l'aube avec "aux approches du jour" (l.2) et "le jour commencait à se faire" (l.15)
L'endroit où se trouve le narrateur semble être celui d'un entre deux entre jour et nuit. L'aube est un moment particulier (notamment pour les poètes (Rimbaud, Aube)): une heure indicible, un moment éphémère, fragile qui vient décolorer les visions de la nuit comme le montre le verbe palir répéter deux fois : "pâlissent" et "pâles" (l.2 et 5). De plus, l'aube est ce moment de