Commentaire du contrat social
Jean-Jacques Rousseau est un philosophe et écrivain français du XVIIIe siècle, que l’on associe généralement aux Lumières et qui se rendit célèbre notamment grâce au Contrat Social dans lequel il constate que l’homme pour préserver son espèce et donc survivre, doit vivre en société, reprenant ainsi la thèse d’Aristote, pour qui l’homme est un « animal politique ». Dans ce chapitre, Rousseau va apporter une réponse très originale à la question qu’il a soulevée au tout début du Contrat Social : « Je veux chercher si, dans l’ordre civil, il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre (...) ». En d’autres termes : comment est-ce qu'une autorité quelconque peut être imposée de manière légitime à un peuple ? « Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéisse pourtant qu’à lui-même, et reste aussi libre qu’auparavant. Tel est le problème fondamental dont le Contrat Social donne la solution. ». L’originalité de la solution de Rousseau est qu’il va dépasser le dualisme opposant le peuple et le pouvoir politique l’un à l’autre. Il va, en effet, voir dans la constitution d’un pouvoir politique reposant sur le Contrat Social le fondement même de l’existence du peuple. En termes kantiens on peut dire que le pouvoir politique, dans la mesure où il repose sur le Contrat Social, est la condition de possibilité de l’existence du peuple en tant que peuple et non en tant que simple agrégation ; ce qui signifie qu’il n’est pas qu’un simple regroupement d’individus. « (...) Cet acte d’association produit un corps moral et collectif, composé d’autant de membres que l’assemblée a de voix, lequel reçoit de ce même acte son unité, son moi commun, sa vie et sa volonté. » La question de la légitimité d’un pouvoir reposant sur le Contrat Social ne se pose donc plus. L’autorité politique n’est