Commentaire du dicours d'adalbéron
Ce texte est la retranscription du discours prononcé par Adalbéron le 1er juin 987 à Senlis, en Picardie, à l’occasion de la réunion d’une assemblée de nobles francs, tenus de choisir leur nouveau roi. Ce document provient du livre intitulé Histoire de France, écrit par Richer. Adalbéron est à l’époque l’archevêque de Reims. C’est donc lui qui préside cette assemblée. Il est né vers 925 et décédé à Reims le 23 janvier 989. Il est le trente-neuvième archevêque de Reims de 969 à 989. C’est un homme de lettres et de sciences, nommé archevêque de Reims par le roi Lothaire pour y imposer une série de réformes religieuses dans cette province ecclésiastique. Mais il est surtout connu pour avoir pour avoir fixé la théorie des Ordines, c'est-à-dire la tripartition de la société selon les fonctions de chacun : les oratores (ceux qui prient, les moines, les prêtres), les pugnatores ou bellatores (ceux qui combattent, à peine 1 à 2% de la population) et les laboratores (ceux qui travaillent ou, plus précisément, qui labourent la terre, l'immense majorité des paysans). Adalbéron de Reims se démarque de l'opinion de son temps en refusant la règle de l'hérédité royale. Ceci va à l'encontre de l'interdiction pontificale qui affirme « d'oser jamais élire à l'avenir un roi d'autres reins » que ceux des Carolingiens. L'archevêque sait aussi que par deux fois, les papes du Xe siècle ont soutenu le carolingien Louis IV contre Hugues le Grand. La thèse d'Adalbéron est la suivante : « Des empereurs de race illustre furent déposés à cause de leur absence de vertu (virtus), ils eurent des successeurs tantôt égaux, tantôt inférieurs par leurs origines » (allusion à Charles le Gros (887) et à Charles le Simple (922)). En bref, si le prétendant est un Carolingien, mais manque de virtus le trône doit revenir à quelqu'un de plus illustre. Il joue un rôle capital à cette époque car il a entre les mains le pouvoir de faire élire le roi de