Commentaire du poème "la ville" du recueil "images à crusoé" de saint-john perse.
Publié en 1719, le roman Robinson Crusoé de Daniel Defoe sera sujet à de nombreuses réécritures. En effet, celui-ci sera repris à travers la télévision, le cinéma, l’opéra, la bande-dessinée et également l’écriture. Le poète Saint-John Perse (1887-1975) écrira un ouvrage inspiré de ses souvenirs d’enfances avec la description d’une île proche de celle où il a grandi. Il décidera d’écrire ses poèmes avec l’aide d’un personnage qui fascine : Robinson Crusoé. Dans son poème intitulé La ville, l’auteur imagine le retour du naufragé à la civilisation et les souvenirs que celui-ci a de l’île où il a vécu si longtemps.
Nous allons donc tenter de comprendre de quelle manière l’auteur parvient à rendre vivant ce tableau et comment celui-ci est lié à ce célèbre naufragé.
Tout d’abord nous analyserons la présence et l’hommage rendu à Crusoé, puis nous développerons sur la présence de la nature dans cet extrait et l’éloge qui lui en est faite.
Dans cet extrait, Crusoé fait figure d’unique personnage. Déjà, dès l’ouverture se fait sur une adresse à « Crusoé », qui, précédé d’un point d’exclamation tend à désigner un appel. De plus, aucun pronom personnel « je » n’est cité dans l’extrait, or, une adresse est régulièrement utilisé à l’aide de déterminant possessif, de pronom personnel sujet ou de verbe à la deuxième personne du singulier : « ton Île», « tire les rideaux », « ta face », « tu es là ».
La composition de ce poème est un hommage tout en vibrations, au personnage qu’est Robinson Crusoé, ainsi qu’à la nature avec laquelle il a été en osmose si longtemps dans le roman de Daniel Defoe. Saint John Perse discourt ici avec Crusoé, l’interpelle, ravivant son mythe. Autant de descriptions à la tombée du jour, heure où l’imagination part s’abreuver – tels les grands fauves – à l’eau de la contemplation. Les sens de l’ouïe et de la vue sont tenus en éveil face aux