Commentaire extrait arria marcella de th. gautier
Pour beaucoup, Théophile Gautier, dont les œuvres sont nombreuses et variées, est d’abord le poète de l’art pour l’art. Sa création fantastique est plus méconnue. Pourtant, elle recèle des chefs d’œuvre d’invention, d’humour et de voyage. De plus, elle révèle avec acuité les secrets, les obsessions d’un auteur qui a cherché, toute sa vie durant, à trouver dans l’art ce que la vie lui refusait. Sa création fantastique, souvent constituée d’œuvres assez courtes, est constituée une série de contes dans lesquels certains thèmes sont récurrents.
Gautier écrit Arria Marcella, Souvenir de Pompéi, en 1852. Dans ce conte, Octavien, accompagné de deux amis, visite Naples et ses environs. Ils visitent le musée des Studj et les rues de l’ancienne Pompéi, ville ensevelie par les poussières du Vésuve. Octavien reste captivé par la vue d’un morceau de cendre portant la trace de la gorge d’une femme ensevelie par l’éruption.
Ne trouvant pas le sommeil, et troublé par ses pensées, il entame une seconde promenade nocturne dans la ville morte, qui, progressivement, se réveille à la vie : il s’agit de l’extrait étudié. Il constitue un moment charnière du conte. En effet, il décrit le basculement, le passage du héros du réel, vers l’irréel. Les pas d’Octavien le mèneront à la rencontre unique et sublime de la belle et froide Arria Marcella, revenue à la vie par la force du désir du héros.
Comment s’opère ce basculement ? Qu’augure t-il pour la suite du conte ? Quelles modalités sont à l’œuvre dans le fantastique de Gautier ? Que nous dit-il de Gautier, des influences qui furent les siennes, de la manière dont il a su s’en détacher pour les sublimer ?
Nous verrons dans un premier temps comment s’opère ce basculement dans le