Commentaire Hérédia- Les conquistadors
Dans son sonnet, Hérédia, dont un des ancêtres avait été le compagnon de Cortès,rappelle le premier voyage de Christophe Colomb, d’août 1492 à mars 1493, parti pour « Cipango », le Japon, mais qui arriva, en fait, à l’île d’Haïti.
Comment le poète transforme-t-il ce voyage historique en une vision féérique ?
LA METAMORPHOSE DES HOMMES
Les conquistadores, reconstitution historique C’est à l’histoire qu’Hérédia emprunte l’image initiale des conquérants dans le premier quatrain. Leur violence ressort dès la lecture grâce aux jeux vocaliques, l’écho du [ o ], l’éclat du [ a ] à la rime ou à l’initiale du vers, et au martèlement brutal des consonnes, avec le [ t ] en appui à la rime et les gutturales [g ] et [ k ] associées au [ R ] sonore. Cette violence parcourt l’ensemble de la strophe, d’abord marquée par la comparaison, « Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal », qui assimile ces hommes à des oiseaux de proie avides de sang. Rattachés ainsi au contexte médiéval, tout comme par le terme « routiers », ils sont ainsi présentés comme des hommes sans scrupules.
La structure du quatrain met aussi en valeur leur nombre et leur force, avec un sujet qui n’apparaît qu’au vers 3, sans articles comme pour renforcer l’impression