Écrivain et journaliste français du XIXe siècle, considéré comme un maître du naturalisme, Zola est l'auteur d'une longue série de romans, les Rougon-Macquart. La Curée, un des volumes de cette saga, traite de la spéculation immobilière et de l'inceste. Le passage étudié est la description de la serre, faite par Renée, le personnage principal. Nous nous demanderons quels sont les liens évoqués par Zola entre la serre et le désir. Nous nous interrogerons donc tout d’abord sur la description réaliste de cette serre, puis sur sa dimension symbolique.

Pour commencer, nous allons montrer que cet extrait décrit précisément la serre grâce à des termes qui, en évoquant les sens et en précisant chaque détail, en font une description sensuelle qui donne l'illusion du réel. En effet, les adjectifs «glauque », « noire », « sombre », et les noms « ténèbres » « verdures » et « ombres », montrent une dominance de noir et de vert alors que les adjectifs « blanche », « vive », et « laiteuse », font percevoir du blanc. Toutes ces couleurs apportent des précisions sur la serre et utilisent la vue. Des précisions sont également apportées avec le toucher dans les citations « feuilles lisses », « eau épaisse » et « main moite » dont les adjectifs soulignent chaque détail. En outre, toutes les odeurs sont décrites. Certaines, qui nous sont désagréables, sont exprimées grâce à des adjectifs comme «acre », «pestilentielles», et « rudes » ou à des groupes nominaux comme «haleines de femmes », « sueurs humaines » et « chargés de poisons ». Certaines sont bien plus agréables, c'est le cas de « mille parfums », dont l'hyperbole ajoute la notion d'abondance, de « parfum indéfinissable, fort, excitant » qui est une énumération en rythme ternaire, et de «musique étrange des odeurs» dont la synéstésie fait un lien entre l’ouïe et l'odorat. De plus, Zola énumère les plantes comme le ferait un botaniste «Lataniers », « Ravelana » « Palmiers », « Orchidées », « Fougères »... Le