Commentaire le chef d'oeuvre inconnu
A. Un récit multifocalisé
[phrase d'annonce : il s'agit ici d'annoncer brièvement les grandes lignes de sa première partie, c'est-à-dire ici les deux sous-parties A et B – utiliser l'alinéa pour mettre cette phrase en relief ]
La description proposée par Balzac oscille entre plusieurs points de vue, celui de l'auteur, du jeune peintre Nicolas Poussin, tout en associant le lecteur à la découverte de ce personnage.
Le narrateur, celui qui voit, qui décrit, qui parle est absent de l'histoire racontée (la diégèse) : ce n'est pas un personnage de l'action racontée, de l'intrigue. La narration est dite omnisciente, objective même si Balzac se permet ici des intrusions d'auteur (intrusions dans le récit remarquées grâce à l'impératif « Mettez cette tête sur un corps fluet et débile... »). Dans cette situation narrative, le narrateur en sait bien davantage que les personnages qu'il a créés : le récit est qualifié comme non-focalisé ou en focalisation zéro. Certes, d'entrée de jeu, l'auteur ne nous dit pas tout ce qu'il sait, pour mieux ménager le suspens dans son roman d'intrigue. L'intérêt littéraire naît précisément du fait de cette part de mystère présente dans les premières lignes de ce récit (type d'introït énigmatique, avec une description qui suggère l'étrangeté grâce aux adjectifs qualificatifs « diabolique », « fantastique »). Le peintre est décrit comme un inconnu à l'identité problématique. Qui est-il ? Un mécène de Maître Porbus, un « protecteur » ou bien un « ami du peintre » ? Le lecteur ne le sait pas et le narrateur le laisse volontairement dans cette ignorance. Mais ce parti pris de focalisation n'est pas constant. Balzac cède la place, en quelque sorte, à Nicolas Poussin pour décrire le vieillard : « il se recula sur le palier pour lui faire place, et l'examina curieusement... ». On remarque que la description itinérante (description en mouvement prise en charge par l'auteur-narrateur omniscient) cède la place à