Commentaire : le curé et le mort, lafontaine.
La présentation comique est soulignée par une construction parallèle mais le parallélisme des positions des deux personnages prendra tout son sens au cours de la fable.
Un mort s’en allait tristement
S’emparer de son dernier gîte;
Un curé s’en allait gaiement
Enterrer ce mort au plus vite.
« s’emparer » montre que la tombe est la seule possession que peut convoiter le mort, contrairement aux vivants, comme le curé, qui ont plus de choix et d’envies. Le curé a du temps de vie mais il est pressé de passer à autre chose, ressemblant à chacun de nous, toujours en hâte.
Le ton est léger, familier même: le possessif « notre » fait un objet du défunt, comme l’adjectif empaqueté ». Tout est à sa place et en ordre comme le montrent les adverbes « bien et dûment »
Notre défunt était en carrosse porté,
Bien et dûment empaqueté,
Le mort ne connaîtra plus de saison et ne se déshabillera plus. Là s’amorce déjà un petit clin d’œil coquin : il ne se mettra plus nu pour profiter des plaisirs charnels de la vie. Le curé serait plus prompt à enlever sa robe, lui, comme nous le verrons.
Et vêtu d’une robe, hélas! qu’on nomme bière,
Robe d’hiver, robe d’été,
Que les morts ne dépouillent guère.
Le curé semble dans son rôle aussi : « à l’ordinaire ». C’est la routine, donc. Pas de sentiment ni de pitié. On « récite » en pensant à autre chose. La quantité y est : « maintes », souligné par la longue énumération et le retour de la même conjonction de coordination « et », mais pas la qualité. Il nous semble entendre ces litanies.
Le pasteur était à côté,
Et récitait, à l’ordinaire,
Maintes dévotes oraisons,
Et des psaumes et des leçons
Et des versets et des répons:
Et à quoi donc pensait le brave curé? Mais à l’argent que