Commentaire le heron
L’originalité de cette fable repose sur l’exploitation d’une structure binaire donnée par le titre : les rapports entre animalité et humanité n’y sont pas d’ordre du symbolique, ou de la substitution, selon le principe de la métaphore, mais de la succession. Deux histoires se succèdent liées par une forte unité sémantique que leur assure la fable médiane. C’est la seule fable du recueil à présenter cette composition. C’est une fable différente par sa longueur et sa structure.
I Originalité de la structure
Les deux histoires sont conduites sur le même schéma narratif :
1) Le patron narratif
Il repose sur l’exploitation des mêmes moyens littéraires pour la description du personnage, de l’objet de sa quête, suivi au style direct ou indirect libre dans la deuxième histoire de ses propos, réaction indignée, puis acceptation finale.
2) L’addition
« Conte » et « compte » au vers 31,34 à la rime appellent un rapprochement sémantique. Ils ont la même étymologie, la nature du « conte » est de conter, c’est donc sur le décompte, l’addition que repose le principe de la composition des deux histoires et à l’intérieur on a une sécession d’événements.
3) Le principe de l’addition et de la dégradation
Il repose sur plusieurs mets à chaque fois repoussés pour des raisons multiples.
-le héron : 1er mets 2ème mets 3ème mets 4ème mets. Alors que la préoccupation des animaux est encore une fois ici de manger comme dans Les Animaux, celle des femmes est de se marier.
-la jeune fille : Il y a un effet de surenchère et de gradation qui apparait dans les premiers vers (35, 41) par la répétition du terme de « fille » emprunté au titre et avec une variation dans les déterminants : « certaine fille », « cette fille » qui en début de vers relancent les deux phrases.
Les partis qui se présentent a la fille sont dans un ordre décroissant. Chaque nouvelle proposition est suivie d’un refus formulé au style direct ou