Commentaire Littéraire
La Princesse de Clèves, célèbre roman de Madame de La Fayette, est publié en 1668. L’action se déroule au 16ème siècle pendant la Renaissance, à la cour du roi Henri II. La jeune fille récemment mariée à M. de Clèves, rencontre lors d’un bal organisé, le Duc de Nemours, un gentilhomme, et tout semble se conjuguer pour les réunir. Commence alors entre la princesse et le duc une véritable passion. S’ensuit à la fin du roman la fameuse scène de l’aveu de Mme de Clèves à son mari. Conséquence directe de l’étonnant aveu de l’amour qu’elle porte à un autre homme, sans le nommer et de l’engrenage de la jalousie, la mort du Prince de Clèves est d’une extrême importance pour la suite du roman. Ce n’est pas une péripétie qui la cause, c’est l’aboutissement du caractère passionné de M. de Clèves. Ce texte est le récit pathétique d’une dernière entrevue entre les deux époux et alterne récit et dialogue, révélant entre les deux personnages une incommunicabilité tragique qui exacerbe la souffrance du prince et provoque la compassion. Avec sa mort imminente, le cycle de la fatalité n’est pas loin d’être bouclé.
Nous verrons comment dans ce dialogue l’incommunicabilité conduit-elle à la fatalité.
I] Alternance récit-dialogue.
A] Structure du texte.
Notre extrait commence par quelques lignes de récit qui servent de mise en scène pour le dialogue qui va suivre, afin d’évoquer les circonstances de la dernière entrevue entre le Princes de Clèves et sa femme ; il s’agit donc d’un récit pathétique qui montre les conséquences de l’engrenage de la jalousie. Aucune description d’ordre physique n’est donnée, malgré la proximité de la mort : « presque abandonné des médecins » ligne 1 ; « un des derniers jours de son mal » ligne 1 ; « après avoir passé une nuit très fâcheuse » ligne 2 ; « violent chagrin » ligne5 ; des sentiments si opposés et si douloureux » lignes 7-8. Il y a une tirade du Prince, un exposé véhément virulent de